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Bien qu’elle engage un nombre croissant d’équipes, la CAN demeure une compétition paradoxalement fermée où les vainqueurs sont pratiquement les mêmes. Depuis 40 ans, le trophée est en effet toujours revenu dans l’escarcelle d’une nation du top 10 africain au classement FIFA (décembre 2023), aux exceptions de l’Afrique du Sud (1996) et de la Zambie d’Hervé Renard (2012). Cette édition devrait perpétuer la tradition et donner lieu à une bataille entre anciens vainqueurs pour remporter le trophée doré.
L’Algérie en mission
De retour au premier plan, l’Algérie fait office d’épouvantail pour cette phase finale. Les Fennecs sont en effet invaincus depuis 13 matchs, et se sont offerts le tenant du titre, le Sénégal (0-1), dans un choc amical en septembre. En outre, l’équipe de Djamel Belmadi a vraisemblablement trouvé le juste équilibre entre l’expérience de ses cadres Riyad Mahrez, Islam Slimani ou encore Aïssa Mandi, et la jeunesse des Mohamed Amoura, Houssem Aouar et Farès Chaïbi pour ne citer qu’eux.
Elle a par ailleurs enregistré les retours sur le gong de quelques héros de la formidable épopée 2019 en la personne d’Ismaël Bennacer et de Youcef Belaïli. Ce dernier est intenable depuis le début de la saison avec le MC Alger (10 buts, 8 passes décisives en 11 matches). Enfin, c’est une équipe en mission, qui entend laver l’affront après sa douloureuse sortie lors de la précédente édition dès la phase de groupes.
La Côte d'Ivoire, l’union sacrée
Pays hôte de la CAN pour la deuxième fois de l’histoire après 1984, la Côte d’Ivoire apparait comme un sérieux prétendant au titre. À domicile, les Éléphants bénéficieront du soutien du 12e homme dans leur ambition de graver une troisième étoile sur leur tunique. Et puis, le sélectionneur Jean-Louis Gasset et ses hommes montent en puissance depuis cinq rencontres. En octobre, ils ont poussé le Maroc dans ses derniers retranchements (1-1) puis facilement torpillé les Seychelles 9-0… à domicile. Le doute entourant l'état physique de Sébastien Haller, incertain pour le tournoi, représente toutefois un éventuel nuage à l'horizon.
LÉgypte, la force de l’habitude
Recordman avec 7 titres au palmarès, l’Égypte est le favori naturel à chaque édition. Si elle semble en perte de vitesse depuis son dernier sacre en 2010, son expérience pourrait faire la différence. Solidement organisés autour de leur superstar Mohamed Salah, actuellement en pleine bourre à Liverpool, les Pharaons pourraient cette fois se hisser au plus haut sommet après les finales perdues en 2017 puis en 2021. Depuis l'arrivée de Rui Vitoria comme sélectionneur c'est 11 victoires, pour un nul et seulement une défaite.
Le Maroc, la confirmation
Demi-finaliste de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le Maroc fait à juste titre partie des deux équipes à battre avec le Sénégal. Cette fois, le sélectionneur Walid Regragui et ses hommes ne bénéficieront pas de l’effet de surprise. Pour confirmer, ils devront se surpasser dans un environnement imposant un important défi climatique. La défaite en Afrique du Sud en juin (2-1) et le nul miraculeux ramené de Côte d'Ivoire en octobre (1-1) ont d'ailleurs suscité quelques doutes. À noter que les Lions de l’Atlas n’ont plus goûté à la victoire finale depuis 1976.
Le Nigeria et le Ballon d’Or africain
Éliminés en huitièmes de finale il y a deux ans (défaite 0-1 contre la Tunisie), les Super Eagles ont à cœur de se racheter. Et ils ont les armes pour. Car l’équipe dirigée par José Peseiro compte cette fois dans ses rangs le Ballon d’Or africain Victor Osimhen (Naples), absent lors de la précédente édition, mais aussi Samuel Chukwueze (AC Milan) ou encore Victor Boniface (Bayer Leverkusen). D’autre part, les triple champions d’Afrique sont parmi les rares à avoir l’ADN de la CAN, eu égard à leur record de 8 médailles de bronze. Seule ombre au tableau : une défense encore trop poreuse qui va devoir resserrer les boulons.
Sénégal, l’équipe la complète
Tenant du titre, le Sénégal est logiquement le premier favori à sa succession. Avec au moins un joueur de premier plan sur chaque ligne, les Lions n’ont jamais paru aussi forts. Alliant parfaitement physique, technique et tactique, la formation d’Aliou Cissé apparait comme la plus complète de cette phase finale. De plus, elle est sur une dynamique positive, puisqu’elle n’a perdu qu’un seul de ses neuf derniers matches depuis l’élimination au Mondial 2022. A voir toutefois comment les nombreux blessés, surtout dans l'entrejeu (Nampalys Mendy, Gana Gueye, Pape Matar Sarr…) se remettent de leurs récents pépins physiques.